Monsieur le Préfet : ne validez pas le plan de licenciements au GIMA – AGCO !

Thierry AURY, Roxane LUNDY, BVS au coeur a lancé cette pétition adressée à M. le Préfet le 24/11/2024

Travail

Les deux plans de licenciements annoncés successivement sur le site Massey-Ferguson de Beauvais - 30 salariés au GIMA et 103 chez AGCO - suscitent beaucoup d’émotion et de colère.

A partir du 26 novembre 2024, l’État, à travers la DREETS (ex-Direction du Travail et de l’Emploi), aura 21 jours pour « homologuer » le PSE (plan de licenciements) du GIMA, présenté par la direction du GIMA, pour qu’il soit valide.

Nous vous demandons, comme premier représentant de l’État dans l’Oise, de ne pas homologuer ce PSE et demander à la Direction de revoir sa copie.

Pour 4 raisons :

  • le groupe AGCO (qui possède le GIMA à 50%) a bénéficié d’aides publiques ces dernières années, avec notamment la construction du « pont AGCO » (13 millions d’argent public dont 6 millions de l’État) qui devait déboucher sur la création de centaines d’emplois. Or, moins d’un an après l’inauguration en grandes pompes le 15 décembre 2023, ce sont deux plans de licenciements annoncés, sans compter des centaines de fins de contrats d’intérimaires ou de prestataires ! Le 8 novembre 2024, à Beauvais, la ministre du Travail et de l’emploi a d’ailleurs rappelé, au sujet de AGCO, que « les entreprises qui licencient et qui ont eu des aides publiques ont des comptes à rendre ».

  • le groupe AGCO a réalisé durant des années des résultats exceptionnels, « avec un chiffre d'affaires net record de 14,4 milliards de dollars et les ventes les plus élevées de son histoire pour 2023, la société se concentrant sur les retours directs aux investisseurs, avec l'augmentation des dividendes pendant 11 années consécutives, avec un BPA (Bénéfice Par Action) encore nettement profitable en 2024 malgré un ralentissement d’activités » (extraits du site financier Investing.com). Le PDG de AGCO perçoit chaque année au moins 17 millions de dollars de rémunération. AGCO n’est donc pas une PME en difficulté.

  • le PSE, rejeté par l’ensemble des organisations et représentants des salariés, ne prévoit ni réelle « sauvegarde de l’emploi », par des mesures sérieuses et durables de reclassement ou de reconversion avec une bonne formation, ni accompagnement des salariés au niveau d’un groupe profitable comme AGCO. Cela est d’autant plus indigne que ces 30 ouvriers très qualifiés sont salariés de l’entreprise depuis souvent 20 à 30 ans et ont sacrifié leur vie familiale et sociale en travaillant tous les weekends à la demande de l’entreprise.

  • ce PSE au GIMA, très en dessous des possibilités d'un tel groupe multinational, s’il est « homologué » par l’État, servira de référence à l’autre PSE qui concerne 103 salariés de AGCO, voire à d’autres plans de licenciements que craignent les salariés dans les mois qui viennent, dans le cadre d’une stratégie d’« offshoring » vers des pays à bas coût du travail assumée par le PDG du site AGCO de Beauvais.


Monsieur le Préfet, si l’État acceptait d’« homologuer » ce PSE du GIMA, ce serait un très mauvais signe envoyé pour l’emploi et l’industrie dans l’Oise, pour les conditions faites aux salariés, en contradiction avec les déclarations du gouvernement sur le contrôle plus fort des entreprises ayant bénéficié de l’argent public dans une période de restrictions de tous les budgets publics.

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